Expédition au Paldor, 5903 mètres, Népal, massif du Ganesh Himal.
En l'an 2000, j'ai eu l'occasion d'organiser une petite expédition en amateur avec quelques amis français et Tenji, un sherpa de la région du Khumbu. J'ai essayé de rassembler ici des souvenirs de cette expédition ainsi que des informations utiles pour l'organisation d'une expédition de ce type en général, et au Paldor en particulier.
L'album photo de l'expédition est en ligne. Ainsi qu'un topo du pilier Sud Ouest. Enfin, vous trouverez sûrement utile de consulter quelques conseils sur l'organisation de cette expédition, et la liste du matériel que nous avons emporté. Et en prime, deux levers de soleil à utiliser en fonds d'écran.
Le Paldor est situé dans la partie Sud Ouest du Ganesh Himal, la chaîne de montagne au Nord de Katmandou. Elle est encadrée par le Shishapangma (Tibet, 8046m) à l'Ouest et le Manaslu (8163m) à l’Est. L’Helambu et le Langtang bordent le Ganesh Himal au Sud et à l'Ouest. Ce sont des régions parcourues par des treks classiques quoique beaucoup moins fréquentés que ceux du Khumbu et de l’Annapurna.
Le Ganesh Himal en lui même est resté relativement à l’écart du tourisme jusqu'à aujourd'hui. Ainsi, le Paldor est le moins fréquenté des trekkings peaks : 55 personnes en tout et pour tout étaient recensées en 1996 contre près de 2000 à l’Island Peak. Lors de notre séjour au camp de base, nous n'avons reçu la visite de personne sinon d'une "mountain mouse" dévoreuse de saucisson Ardéchois. Les 7000 du Ganesh n'attirent pas non plus beaucoup d'expéditions. Parmi les trekkings, la Tiru Danda, crête reliant le CB du Paldor à Trisuli Bazaar, est parcourue de temps à autres par des touristes, mais demande encore une bonne autonomie vu le peu de lodges. Elle est un must du trekking au Népal et réserve des vues magnifiques sur les montagnes environnantes. En effet, elle chemine entre 4100m et 3500m pendant des kilomètres alors que les crêtes avoisinantes ne dépassent guère 3000m. De plus, sa situation en retrait offre un panorama allant de l'Annapurna Sud au Dorje Lhakpa en passant par le Manaslu et le Tibet.
Du 8 Octobre au 5 Novembre 2000 (4 semaines).
Toutes les voies connues aboutissent au sommet Sud dont l'altitude est estimée à 5828 mètres par les cartes les plus récentes. Le sommet principal situé plus au Nord est estimé à 5903 mètres. C'est un sommet rocheux qui n'est pas accessible en une journée depuis le camp de base décrit ici. Il consiste donc un objectif d'exploration très intéressant pour qui parviendra à convaincre son équipe Sherpa de dresser le camp dans la vallée de la Branghe Khola située entre le Paldor et le Ganesh V. Cette vallée est peut-être interdite car située à la frontière du Tibet. Cependant, la vallée étant à priori fermée par de hauts cols glaciaires ne devrait pas être contrôlée par l'armée. De plus, j'ai trouvé sur Kathmandou des topo-guides décrivant un trekking passant dans la vallée et aboutissant au pied du Ganesh I, le Yangra.
Afficher la photo avec les itinéraires.
Ascensions effectuées :
Arête NE (Première en 1949 par Tilman et Tenzing Norgay, futur vainqueur de l'Everest avec Hillary) : PD+, avec un camp d'altitude possible mais pas indispensable sur le glacier Est à 5200m. Depuis le camp de base, nous avons mis 7h avec un arrêt au camp d'altitude pour récupérer le matériel technique que nous y avions déposé l'avant-veille.
Pilier SW : AD+, 700m à 55° maximum, pas trop soutenu. Quelques risques de chute de sérac, bien que les possibilités de chutes de pierre dans le bas de la face soient plus à redouter. Depuis un camp d'altitude installé à 5000m - histoire de faire un camp - nous avons mis 5h30, ce qui n'est pas bien rapide. Voir le topo détaillé.
Autres ascensions possibles :
Arête SE : AD, arête neigeuse à 50° maximum, avec un couloir de départ qui pourrait ne pas être toujours en conditions. A combiner avec l'arête Tilman en traversée.
Arête W : D+, apparemment plus soutenu que la précédente mais pas trop raide quand même, avec peut être des passages rocheux délicats.
Quelques ascensions rocheuses faciles sont possibles sur des sommets secondaires tels le Lari Peak, 4900m, faisant face au camp de base, ou plus sérieuses mais jamais de grande ampleur sur le versant Est du Phuta's Peak ou le pilier Sud du Fang.
Les cartes les plus précises pour le Ganesh Himal étaient jusqu'à il y a peu des cartes au 1 : 100 000 dont les indications topographiques voire toponymiques étaient assez folkloriques.
Il existe maintenant une série de cartes topographiques au 1 : 50 000 faites par le gouvernement Népalais en collaboration avec le gouvernement Finlandais. Elles sont basées sur des photographies aériennes de 1992 et une vérification sur le terrain faite en 1996. La topographie s'est révélée très précise et la toponymie, qui utilise une transcription rigoureuse du Devanagari semble très bonne également. Aux dernières nouvelles, cette excellent série couvre désormais la totalité du Népal Oriental et Central, ainsi que les régions de colline du Népal Occidental.
Le problème c'est qu'on ne trouve pas encore ces cartes dans les librairies de Kathmandou. Je ne les ai trouvées que sur Internet chez Omnimap Resources. A un prix qui ne peux intéresser que les férus de cartes !
Ainsi, le trekking et l'expédition étaient couverts par les feuilles :
Le "Trekking Peaks of Nepal" de Bill O'Connor est une compilation assez fiable d'informations sur l'ensemble des Trekking Peaks du Népal, soit une trentaine de sommets aussi variés que l'Island Peak et le Kusum Kanguru. Avec des informations sur les treks qui pemettent d'approcher ces sommets : Tour des Annapurnas, etc...
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